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09 · Celle qui se niche 2 fois · avec Gina Pilenga


Peut-on se nicher avec… son style ? Et si ton “design d’auteur” devenait ton meilleur levier d’acquisition ?
Aujourd’hui, je reçois Gina Pilenga, designer de marque et illustratrice freelance derrière Hello Gina-san. Son positionnement : une double niche — sectorielle (lifestyle : cosmétique, food, culture) et esthétique (bold, coloré, playful). Résultat : des clients alignés, en France et à l’international, et un business 100% inbound.

Dans cet épisode, tu vas comprendre :

  • Comment transformer un “parcours en zigzag” (mode, com, vente, DA) en avantage stratégique concret.
  • Comment assumer tes prix quand l’imposteur s’invite… et les augmenter avec des preuves clients.
  • Pourquoi packager (et afficher) ses tarifs pré-qualifie mieux que n’importe quel script.
  • Ce que change une double niche (secteur + style) sur la qualité des briefs et des projets signés.
  • À quoi ressemble un mix d’acquisition 100% inbound (LinkedIn > Instagram > Pinterest > Malte > site).
  • Les red flags d’un projet à éviter (brief flou, exécutant demandé, négociation agressive, secteur no-fit).
  • Par où commencer si tu veux te nicher par ton style… sans te piéger ni te brider.

Tu vas repartir avec des repères simples pour oser ton style, poser tes limites, et signer des projets qui te ressemblent vraiment.

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Transcription

Manon Verbeke (00:00.15)
c’est qu’il va venir uploader ton son de ton côté et mon son de mon côté en stream au fur et mesure en… comment dire ?

Comment on faisait les séries là quand on téléchargeait… Bref, c’est pas grave. T’as une jolie guitare derrière. Elle est rose hein, c’est ça ? Elle est rouge.

Gina (00:15.982)
Je vois de quoi tu parles mais je sais pas comment ça s’appelle. Merci. Elle est rouge et j’en ai une autre qui est verte du coup. En électrique.

Manon Verbeke (00:27.398)
Ok, ok, trop cool. On va voir un petit coup. T’as bu de l’eau ? T’as pris de l’eau ?

Gina (00:34.935)
Ouais.

Manon Verbeke (00:37.142)
Ok.

Manon Verbeke (00:40.982)
Ah, prononciation du nom, comment prononce ton autre ami ? Pilinga, ok. Aujourd’hui, je reçois Gina Pilinga, la créative derrière Hello Gina-san. Designeur de marque, graphiste et illustratrice freelance, elle imagine des univers visuels qui racontent une histoire et donnent vie à la personnalité d’une entreprise. Après un parcours fait de détours, mode, journalisme associatif, vente, étude en graphisme puis direction artistique, elle a choisi l’indépendance pour créer un métier à son image.

Gina (00:44.304)
Gina Pilenga.

Manon Verbeke (01:10.498)
libre, stratégique et profondément artistique. Sa singularité, une double stratégie de niche, à la fois sectorielle et esthétique, qui lui permet de travailler sur des projets parfaitement alignés et même de décrocher des clients à l’internationale. On en finit tout de suite avec Gina. Salut Gina !

Gina (01:27.753)
Salut Manon, comment tu vas ?

Manon Verbeke (01:29.854)
ben je vais bien, un peu fatigué aujourd’hui et toi.

Gina (01:32.948)
Bah écoute, ça va, comme un vendredi !

Manon Verbeke (01:34.422)
Comme avant de dire gris tu disais tu es à Toulouse, c’est ça

Gina (01:39.522)
Oui, normalement on est à grand soleil et il fait chaud une bonne partie de l’année, mais cette semaine la météo n’est pas au rendez-vous, mais ça fait du bien.

Manon Verbeke (01:47.574)
Peut-être que l’écosystème en a besoin aussi, même si nous, fois, le soleil nous manque. Gina, est-ce que tu peux te présenter aussi toi en quelques mots ? Est-ce que tu peux nous raconter qui tu es ? C’est qui Gina ?

Gina (01:51.83)
Je comprends tout le monde.

Gina (02:03.566)
Alors Gina, c’est une Franco-Italienne de bientôt 29 ans, qui est multi-passionnée, qui aime tous les arts, qui est assez timide mais assez chaleureuse, je pense, et voilà, qui est passionnée par la vie, par le design, par la musique, la danse et les plantes. Oui.

Manon Verbeke (02:07.542)
Wow !

Manon Verbeke (02:28.244)
Et les plantes, ok. C’est quelque chose qu’on retrouve dans ton travail ?

Gina (02:32.11)
Sur un des projets, c’est ce qu’on retrouve. J’ai designé une identité visuelle récemment où dans le logo il a une orchidée et en fait j’ai pris modèle sur un de mes plans d’orchidée que j’ai juste à côté de mon bureau. Donc oui, on peut dire que oui.

Manon Verbeke (02:43.926)
Trop bien. Je vois le genre. Si tu devais décrire ton style graphiquement, tu le définirais comment ?

Gina (02:53.416)
je dirais qu’il est plutôt ludique, assez bold, assez coloré et mignon parce que je suis beaucoup inspirée par tout ce qui est mignon. Plutôt plutôt bold. va dire ça comme ça bold and playful comme je dis sur mes réseaux sociaux.

Manon Verbeke (02:59.805)
Mignon.

Manon Verbeke (03:10.464)
Ok, trop bien, super. Alors, on va arriver à parler de cette double stratégie de niche, mais on va essayer de donner un peu de contexte à nos auditrices et nos auditeurs qui ne te connaissent pas forcément. C’est mille vies que as eu avant, du coup, ce parcours qui fait que tu arrives aujourd’hui au design d’identité, design de marque. Qu’est-ce que ça t’a apporté et qu’est-ce que tu en as gardé

Gina (03:37.807)
Alors plein de choses. Mon parcours est un petit peu atypique et on pourrait penser que tout ce que j’ai fait avant ne me sert pas aujourd’hui mais bien au contraire chaque expérience permet de nourrir mon travail aujourd’hui. Dans la mode quand j’ai commencé mes études en stylisme, modélisme, on a appris à créer des collections, à repérer les tendances, les associations de couleurs aussi et ça m’a été utile dès le début forcément.

Ensuite, y a eu la partie information communication qui m’a permis justement d’avoir un background assez solide aujourd’hui pour accompagner mes clients, notamment sur la stratégie de marque, sur la partie marketing et communication. Et dans la vente, ça a été tout simplement d’apprendre à me vendre et vendre mon travail, ce qui n’est pas évident à faire pour nous les créatifs. Je ne pas ce que tu en penses, mais moi je trouve que c’est quelque chose qui difficile pour nous généralement. Et je sais que quand j’ai des craintes, justement, mon parcours dans la vente m’aide.

Gina (04:35.57)
à solidifier, à prendre confiance, à accompagner les clients et à voir toute la partie aussi customer care qui me tient vraiment à cœur. Et après la direction artistique fait tout ce que je fais aujourd’hui, donc du coup je pense que je vais pas forcément m’étendre dessus, mais c’est ce qui me permet d’avoir les outils techniques et la sensibilité artistique pour mon travail aujourd’hui.

Manon Verbeke (04:56.917)
Ok, c’est hyper intéressant de voir comment tu es allé rechercher dans chacune de tes expériences précédentes, des éléments qui viennent solidifier aujourd’hui ton parcours. Et pour te répondre, oui, je suis absolument convaincue. Et c’est un peu la racine du podcast en fait. Le pourquoi de ce podcast, c’est de se dire que dans les industries créatives, et particulièrement quand on est une femme, il a un peu une sorte de double pénalité, une incapacité à se vendre, un syndrome de l’artiste maudit, une…

fausse croyance, comme c’est un métier passion souvent, du coup ça n’a pas les mêmes… ça n’attire pas les mêmes zéros en face. Donc oui, je te rejoins là-dessus. Et pour le coup, je parlais toi hier avec une autre designer, disais aujourd’hui je reçois Gina, elle me disait Gina pour le coup, excusez-moi, Gina elle n’a pas peur de ses prix. C’est pas une question que j’avais écrit, mais c’est vrai ça, que tu n’as pas peur de tes prix.

Gina (05:54.329)
Ce n’est pas toujours vrai, honnêtement. J’assume mes prix, notamment sur la partie branding, que c’est ce que je fais. Les retours de mes clients m’ont aidée à assumer mes prix et à les augmenter. Parce qu’au début, c’est vrai que comme beaucoup de freelance, je pense, on est tous passés par la case, on n’a pas facturé assez sur un projet. Moi, c’était mon cas parce que la peur de la légitimité.

Gina (06:17.13)
La posture aussi parce que j’avais l’impression d’être une créative mais pas forcément une chef d’entreprise entre guillemets parce que pour moi comme j’étais toute seule j’avais du mal en fait à avoir cette vision un petit peu business au début. Ça m’arrive encore des fois de ne pas toujours facturer à hauteur parce que des fois j’ai mal estimé mais généralement oui j’assume mes prix parce que je pense qu’ils sont juste par rapport à la valeur ajoutée et que je peux apporter dans mon travail.

Manon Verbeke (06:33.439)
Alright.

Manon Verbeke (06:41.621)
Ok, trop bien. En vrai, c’est hyper intéressant de m’entendre parce que c’est pas… On sait jamais trop ce qui se passe derrière les prix des gens. À quel point ils sont en accord ou en désaccord, à quel point ça vient les titiers à l’intérieur, à quel point c’est des choses avec lesquelles ils sont très alignés. donc, toi encore aujourd’hui, parfois, t’es en insécurité par rapport à ces prix, tu questionnes ta légitimité, mais tu vas rechercher du coup, si j’ai bien compris, des ressources dans tes compétences en vente et ton parcours précédent.

Gina (07:12.797)
Et puis encore une fois, vraiment, a été mes clients qui m’ont permis de changer… J’aime pas forcément ce mot, ça fait très start-upers, mais de mindset entrequ’un. Mais en fait, c’est vraiment eux qui m’ont dit… Les premiers que j’ai eus, il a une cliente, elle m’avait dit, tu m’as pas facturé assez cher par rapport à ce que tu m’as apporté. Et en fait, m’a… claque qu’elle me dise ça. Parce que je me dis, ah ben mince alors ! Du coup… Mais…

Manon Verbeke (07:32.245)
Quand c’est le client qui te le dit ?

Gina (07:38.64)
Quand c’est le client qui te le dit, t’es obligé de prendre conscience de ça et de dire bon, quel est le prix juste ? Et c’est pas toujours évident parce qu’on voit plein de choses. Quand on sort d’études ou même du salariat, on nous apprend pas à nous vendre, on nous apprend pas à nous facturer. Donc en fait, combien ça vaut notre temps, combien vaut notre expertise ? C’est quelque chose qu’on doit trouver nous-mêmes et c’est pas toujours évident. Moi, je voyais sur LinkedIn des graphistes qui facturaient très bas, d’autres qui facturaient très haut.

Gina (08:07.673)
Ouh, je me suis tuée dans tout ça. Ça n’a pas été évident, mais c’est tout un travail de fond que j’ai fait. J’étais aussi accompagnée par mon compagnon qui est expert-comptable et du coup lui qui a un petit peu l’esprit très rationnel, très financier. Et moi de trouver du coup le prix avec lequel je suis à l’aise aussi parce que je pense que c’est important.

Manon Verbeke (08:22.805)
Oui, complètement. Il y a ça aussi. C’est bien de facturer ce que les clients pensent que tu vaux et tout ça, mais il faut aussi le faire en étant en confiance. qu’en fait, si t’es pas en confiance avec ton tarif, quand t’arrives face aux clients, t’es pas crédible. Que ce soit pas assez cher ou trop cher par rapport à ta propre croyance, tu viens et t’es pas crédible. OK, trop cool. Donc, astuce à avoir un conjoint qui est expert comptable.

Gina (08:50.255)
Ça aide beaucoup pour l’administratif et pour la vision financière d’une activité de créatif.

Manon Verbeke (08:56.949)
C’est drôle. Franchement, Non, en vrai, je crois que ça me plairait pas des masses, mais c’est ouf à quel point c’est un métier qui peut être cartésien, enfin, tu genre pragmatique. VS, c’est un métier qui est plutôt stratégique et créatif. Bref. Qu’est-ce qui t’a finalement ramené au gracis, notamment à l’indépendance que t’as parlé aussi de tes expériences salariées ? es, du coup, aujourd’hui, passé en mode indé. Et comment tu t’y sens et comment t’y arriver ?

Gina (09:27.001)
Alors, quand je me suis réorientée, c’est parce qu’en fait, dans la communication, on va dire, quand j’avais voyé à la fac, il me manquait vraiment la partie créative. n’était pas assez créatif pour moi. Le journalisme associatif, on parlait de mes études et tout, c’était très chouette. Mais il me manquait toujours cette partie de design que j’aimais, parce que j’ai commencé dans le design, même si c’était le design de mode. Et du coup, c’est pour ça qu’après, je me suis réorientée vers ça. Et une fois diplômée, j’ai fait ma dernière année, du coup, en alternance. L’entreprise…

Gina (09:55.768)
dans laquelle je travaillais, pouvaient pas me garder, mais j’ai réussi à trouver un CDI. Je n’étais même pas encore diplômée techniquement. Je n’avais pas reçu encore le papier dans ma boîte aux lettres, mais dans le mois qui a suivi la fin de mon alternance. Et en fait, moi, j’avais des croyances très carrées. C’est-à-dire que pour moi, pour me sentir légitime, pour me mettre en freelance, je savais dès le départ que je voulais travailler en indépendant, mais je devais faire mes armes et mes bagages d’apport en tant que salariée. J’étais chez l’annonceur.

dans la cosmétique, une cosmétique produit d’hygiène, beauté vendue en para. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. Ce qui me manquait en fait, c’était de prendre le temps de faire les choses, d’avoir aussi du respect envers mon propre travail aussi. Je n’étais pas forcément dans un cadre où on respectait la valeur de mon travail. je me suis… En fait, au bout d’un an, je me suis mise en freelance. J’ai quitté mon…

Gina (10:53.897)
mon CDI de graphiste en fait, sans savoir ce qu’il allait avoir après. Je n’avais pas de chômage, pas de RSA, j’avais juste 3000 balles de côté. C’est tout ce que je savais. Mais je m’étais dit, je vais tester l’aventure et on va voir si j’ai les épaules pour. Et aujourd’hui, pour rien au monde, je reviendrai salariée. Si je dois y revenir, je le ferai par nécessité, mais par envie non, parce que j’ai trouvé mon équilibre. Alors après, c’est vrai qu’en friulence, on travaille vraiment beaucoup.

même s’il y en a trop, ils ont travaillé beaucoup aussi. Mais la charge mentale n’est pas la même quand on est un indépendant, je trouve. Mais c’est, on va dire, un choix que je referai à chaque fois si on me demandait, si on me posait la question. Parce que j’ai la chance de pouvoir choisir mes clients et mes clients qui me choisissent sont généralement aussi alignés. J’ai la possibilité de vraiment les accompagner, d’être présent pour eux, de pas travailler à la chaîne. Ça, c’était vraiment un point important pour moi, de pas…

Gina (11:50.832)
Travailler à la chaîne comme je le faisais quand j’étais salariée, je prends un nombre limité de clients chaque mois pour mon bien-être mais aussi pour la qualité de mon accompagnement parce que je pense que le vide est bien, ça s’est limite aussi. Moi je préfère mieux prendre moins de clients et leur proposer quelque chose qui soit à la hauteur de ce qu’ils attendent.

Manon Verbeke (12:03.797)
Mmh.

Gina (12:11.725)
Et voilà, puis c’est super. En plus, j’ai la chance travailler avec des clients en France, j’ai eu l’occasion de travailler avec des clients à l’étranger. C’est des opportunités que j’aurais jamais pu avoir en restant salarié en entreprise.

Manon Verbeke (12:21.905)
Ouais, donc du coup t’étais salariée chez l’annonceur, il y avait une forme d’urgence, t’avais beaucoup de projets, t’avais l’impression d’être valorisé dans la qualité de ce que tu faisais. Ok.

Gina (12:31.733)
complètement comme dans beaucoup de petites entreprises. J’étais graphiste, après, j’ai commencé à être aussi assistante de produits, chargée marketing, plein de choses qui se cumulaient. On profitait aussi du fait de mon parcours aussi atypique où il y avait la com derrière aussi pour justifier ça. Je retire pas que du négatif parce que j’ai aussi découvert la passion de transmettre grâce à ce CDI puisque j’ai eu la chance de former une alternante et une stagiaire.

Gina (13:00.085)
Mais oui, me sens… Enfin, je devais travailler à la chaîne et parfois le travail que je rendais, j’en étais pas fière parce que j’avais pas eu le temps de faire ce que je voulais. Parce qu’en fait, on m’avait dit, ben non, on va changer de DA sur ce projet de packaging, par exemple, ou sur ce catalogue, il faut donner ce style là. Et c’était pas forcément des trucs que je trouvais pertinents avec ce que je vais me faire. Donc du coup, je me sentais un petit peu bloquée, en fait, dans ce poste là. Même si c’était de base mon rêve de travailler dans la cosmétique en tant que salariée, mon rêve m’a…

A vite déchanté, on va dire.

Manon Verbeke (13:31.466)
Du coup, je peux revenir sur un truc que tu as dit tout à l’heure, tu dit que tu pensais, que avais cette croyance que c’était nécessaire de faire ses armes en agence, je t’avoue que j’avais la même. C’est-à-dire que moi, je me suis mis aussi en freelance directement après l’école, au bout de six mois de recherche d’emploi et sans avoir trouvé ce fameux CDI, parce que j’avais la même croyance. Je veux être indé, mais je pense, et on me dit que je dois faire mes armes dans une agence. Aujourd’hui, tu penses quoi de cette croyance ? Toi

maintenant que tu as éprouvé pendant un an le travail chez l’annonceur, est-ce c’est quelque chose que tu penses encore nécessaire ou est-ce que tu penses que cette croyance, était peut-être fausse ou mi-fausse

Gina (14:15.663)
Pour moi, c’était une croyance qui était fausse, j’ai l’impression. J’ai quand même beaucoup appris en CDI comme travail étonnant, j’étais en train de me dire en fait ce que je fais en freelance, donc du coup ça m’a pas très utile. Mais ça m’a permis aussi d’avoir d’autres compétences que peut-être je n’aurais pas eues juste en sortant d’école. Mais après, très sincèrement, fonction de ce qu’on fait, si on a d’autres bagages derrière, je pense qu’on peut se lancer directement.

Gina (14:43.503)
Pour moi, c’est pas obligé de passer par la case salaria à tout prix. Après moi, j’étais pas en agence, j’étais chez l’annonceur, j’ai fait aussi mon alternance chez l’annonceur. Peut-être que mon point de vue aurait été différent si j’étais passée par la case agence. Après là, des fois, je travaille en marque blanche pour des agences et j’ai pas l’impression que l’expérience agence en CDI m’a manqué. Je pense qu’on peut se lancer si on se sent prêt.

Gina (15:08.623)
On peut se lancer, il n’y a aucun problème. même quand on est soit à l’attente d’un CDI parce qu’on n’a pas trouvé ou autre, pour moi, pas nécessaire. On peut faire toujours des projets de notre côté, peut se former de notre côté aussi pour peut-être pas les défauts que l’on a en fait en ne travaillant pas en CDI. Donc oui, peut se lancer directement. C’est vraiment une croyance limitante et je pense que c’est un schéma qu’on nous donne en école finalement et qui ne pas à la réalité.

Manon Verbeke (15:21.077)
Hmm.

Manon Verbeke (15:34.62)
Hmm, ouais je pense.

Gina (15:38.447)
du monde professionnel, tout cas sur le graphisme.

Manon Verbeke (15:41.705)
J’ai presque l’impression aussi que la réalité du travail en agence ou chez l’annonceur est tellement différente, vrai, que la réalité du travail en indépendant ou en solopreneur selon comment tu veux bosser, qu’en fait finalement c’est comme dire j’ai besoin de faire une expérience de chauffeur poids lourd pour pouvoir conduire mon véhicule chez moi, quoi. Enfin, vous avez compris. Ma métaphore était tellement bizarre.

Gina (16:06.768)
Mais compréhensible !

Manon Verbeke (16:10.132)
Et si on passait au cœur du sujet ? Le cœur du sujet, on va parler de cette double stratégie de niche qui a pu être même parfois controversée. Est-ce que tu peux nous en parler et nous expliquer concrètement qu’est-ce que tu as choisi comme niche ?

Gina (16:28.528)
J’ai choisi deux niches, une sectorielle, est celle pour dire vraiment un terme qui va tout englober le lifestyle, donc principalement la cosmétique, la food, tout ce qui art et culture aussi. Et ensuite, je avoir plutôt une niche sur mon style graphique. Et c’est plus ça qui fait débat plus que le secteur, parce que quand j’ai commencé, on m’a dit tu vas pas faire la fine bouche, prends tous les projets qui te passent pas sous la main.

Gina (16:57.488)
Il y a une réalité, quand on a besoin d’argent, c’est ce qu’on fait généralement. Mais j’ai très vite senti que finalement, je n’avais pas quitté le salariat pour faire des projets qui ne m’intéressent pas. Je me suis dit, qu’est-ce qui m’intéresse, sur quoi j’ai une valeur à ajouter. Et moi, trouve que le lifestyle, j’ai fait mon alternance dans une startup food et après, j’ai fait mon CDI dans la cosmétique et c’est deux secteurs qui me passionnent.

Gina (17:23.136)
Donc je dit, bon, let’s go, on va se focus sur ça. Et après, j’ai pris conscience en fait que mon style graphique pouvait être une force pour vendre et qu’en plus, du coup, j’ai resté aligné avec ce que j’aime faire. Et là aussi, ça a été un petit peu un débat en échangeant avec d’autres graphistes en freelance, en me disant, mais tu trouveras jamais des missions avec un style comme le tien. fait, il faut faire quelque chose de plus épuré. Tu utilises trop de couleurs, ce serait bien que tu utilises du beige dans tes identités, etc. Parce qu’en fait, le plus neutre possible, c’est ce qui plaît à plus de personnes.

Gina (17:53.105)
Moi je n’étais pas forcément en phase avec ça. Le design beige ça fonctionne bien sur certaines choses mais moi c’est pas ce que j’aime faire créativement parlant, je suis pas stimulée si… plein de couleurs, de choses quoi ! On peut être épurée et colorée aussi mais voilà pour moi en fait ce que j’appelle moi le beige design ça me parle pas personnellement. en fait je…

Manon Verbeke (18:13.928)
Alors pour le coup, les auditrices ne voient pas nous, se voit, on se parle. t’es dans un espace avec, je vois derrière toi de la couleur, une guitare rouge, ton siège est rose, je vois un miroir avec un bord jaune et moi je te parle. Et sans parler de cette magnifique coupe de cheveux, allez voir des photos de Gina, s’il vous plaît. Et moi, je te parle depuis un bureau qui est littéralement peint en jaune.

Gina (18:36.216)
Il est incroyable d’ailleurs, il super beau !

Manon Verbeke (18:38.644)
Donc oui, est clairement toutes les deux désamatrices de couleurs et il a une demande pour ça

Gina (18:46.736)
En fait, me suis aperçue que… Je me suis dit, on va tester. Moi, le minimalisme ultra-épuré, ça ne me parle pas, mais je vais quand même tenter. Au début, j’avais besoin de me faire un porte-l’eau, donc j’avais fait quelques projets fictifs avec de la couleur, etc. Je communiquais beaucoup dessus sur LinkedIn. Et en fait, même à travers mon site et mon identité, de toute façon, on voit très bien que je pas très beige design quand même, c’est rose et rouge. En fait, j’ai attiré des clients comme ça, les messages que je recevais sur mon formulaire de site.

Gina (19:16.554)
c’était en fait, j’aime beaucoup votre style graphique, j’aimerais beaucoup travailler avec vous. Et en fait, c’est parti comme ça. Et j’ai eu un, deux, trois, quatre, cinq clients. Et après, j’ai même un client régulier avec qui je travaille sur ces marques. fait, c’est un laboratoire de cosmétique. Et il dit toujours, mais moi, j’étais choisie pour ça, en fait, parce que au-delà de ta personne, c’est moi, j’en ai marre de voir des trucs en mode de typologie. J’ai rien contre typologie, je cite juste.

Manon Verbeke (19:43.876)
Oui ! Oui oui !

Gina (19:44.717)
mais en fait, qu’il soit très épuré. Moi, je veux que ça sorte du lot avec la couleur, je veux des finitions qui claquent sur mes packagings, etc. Et en fait, je me suis rendu compte que finalement, c’était aussi une bonne stratégie parce que, même si on s’adapte aux clients quand on fait du branding par rapport à son positionnement, ses valeurs, cible, on est obligé d’adapter. On ne fait pas que pour nous les identités. D’ailleurs, pas du tout pour nous. Mais…

Gina (20:12.004)
En fait, finalement, les gens ont quand même une conception du design qui est très esthétique. S’ils apprécient un style graphique, une certaine esthétique, ils auront quand même plus tendance à aller vers un designer qui répond un peu à ça. Et finalement, le vois, j’ai refusé aussi des projets, mais c’est quand certaines personnes qui n’ont pas compris que je fais pas du beige et qui me disent d’emblée dans mon formulaire de contact.

Gina (20:39.312)
Moi, veux quelque chose d’ultra épuré. En fait, tu as mal regardé mon site. Mais moi, si je suis pas en face, je préfère mieux pas prendre le projet parce que je vais pas me casser dessus et ça va se ressentir. Mais oui, il y a de la demande sur de la couleur et je trouve super. En France, on n’est pas nombreux à le faire, j’ai l’impression, à être à fond sur ce positionnement de style. par exemple, on voit les graphistes en Australie, aux États-Unis, il y en a beaucoup.

Manon Verbeke (20:43.742)
Ouais c’est ça. Ouais c’est ça.

Gina (21:08.216)
qui se spécialisent sur leur style. Et quand on regarde leur portfolio, c’est toujours aligné avec ce qu’ils font. soit ça va être de l’ultra épuré, des choses un peu néo-brutalistes par exemple, ou du bold très ludique, etc. Et ça marche. Donc je pense que aujourd’hui c’est une très bonne stratégie.

Manon Verbeke (21:25.606)
Oui, c’est vrai que quand tu réfléchis globalement, est-ce qu’on a des références de designers graphiques qui ont ce genre de posture qu’on peut retrouver plus souvent dans l’illustration ? C’est-à-dire que dans l’illustration, on vient chercher un illustrateur pas pour sa compétence, sa capacité à passer d’un style à l’autre, mais bien pour son style. Souvent, ils ont un style qui prévaut et ils sont capables de faire d’autres choses.

Globalement on ressent leurs pattes, on retrouve leur look à eux. Et dans le design graphique, qu’on nous demande c’est d’être un peu plus technicien et un peu plus versatile en tout cas dans la conception globale et notamment ce qu’on nous apprend en école, revenons là-dessus, ce qu’on nous apprend en agence aussi à être hyper en capacité de passer d’un effectivement de trucs genre quasiment no branding type typologie avec des choses très…

épure à du packaging pour le e-commerce. Vraiment on doit passer de l’un à l’autre très vite. Mais il existe aussi une branche du graphisme un peu d’auteur et je pense que c’est dans ce genre de branche que tu t’identifies. Je pense à des Jessica Walsh qui ont en fait tout leur studio, pas qu’elle, mais tout leur studio a cette même vibe et quand tu vas chercher Jessica Walsh tu vas chercher du design d’auteur.

Gina (22:30.768)
Oui !

Manon Verbeke (22:54.511)
tu vas chercher une patte, un style et pas uniquement une réponse stratégique. L’un ne gomme pas l’autre.

Gina (23:00.704)
Complètement. oui, et puis ça ne veut pas dire qu’on ne sait pas faire autre chose aussi. Parce que ça, je l’ai entendu aussi assez facile de se sniffer dans un style parce que tu sais rien faire d’autre aussi. Si on regarde par exemple, je prends l’exemple de Picasso parce que je me souviens d’un cours d’histoire de l’art que j’avais fait sur ce sujet. Il a commencé, en fait, il faisait vraiment, on va dire, du classique beaux-arts, très réaliste. Et après, il a développé…

Gina (23:29.092)
son art autour du cubisme. Tout le monde disait qu’il faisait ça parce qu’il ne dessinait pas. Bien sûr que si, mais il a choisi, et c’est différent, être niché. Ça ne veut pas dire qu’on n’est pas polytechnicien qu’on est mauvais sur d’autres choses. C’est juste un choix qu’on fait. Effectivement, c’est ce que je propose. Généralement, les clients qui viennent me voir, c’est ce qu’ils recherchent. Ils recherchent une signature graphique.

Voilà, c’est effectivement très ludique, très coloré, très bold, souvent inspiré par l’Asie et ça aussi a attiré des projets avec cette… Je vais pas dire le secteur asiatique parce que c’est pas vraiment ça, mais plus cette pâte asiatique. J’ai eu beaucoup de projets en lien avec l’Asie justement parce qu’en fait ça se ressent en travers mon travail et que quelque part c’est rassurant pour les personnes qui portent des marques qui sont soit asiatiques ou en rapport avec l’Asie.

Et c’est ce qui leur plaît quoi en fait. Ils savent que je sais le faire entre guillemets donc ils viennent me voir directement pour ça.

Manon Verbeke (24:29.299)
Mmh.

Manon Verbeke (24:32.921)
Ouais. Donc en fait, du coup, ta stratégie, c’est au-delà d’avoir un portfolio varié et de rassurer les clients. Parce qu’en fait, moi, ça m’arrive assez régulièrement de devoir rassurer les clients genre oui, oui, je peux faire d’autres styles que ce que tu vois là et je serais m’adapter. Donc toi, plutôt dans cette… Tu vas chanter cette problématique-là qui peut être compliquée finalement. De faire comprendre au client qu’il n’a pas besoin de se projeter sur ce qu’il voit.

en disant bah si vas-y projette toi sur ce que tu vois puisqu’en fait ce style là tu peux l’avoir avec moi et je sais le déployer dans plein de systèmes différents et ça peut être toi demain, peut être ton identité. C’est hyper intéressant en fait.

Gina (25:14.441)
Complètement. encore une fois, je me nappe toujours aux clients. si je sens dès le départ que ce n’est pas quelque chose qui va me parler, je préfère être claire des graphistes. Il y en a plein qui sont très talentueux et je préfère rediriger vers d’autres graphistes qui seront en kiff sur ce genre de projet alors que moi, pas forcément. Mais oui, j’attire naturellement en montrant ce genre de choses, des clients qui ont des positionnements similaires avec les marques avec lesquelles j’ai déjà travaillé.

Manon Verbeke (25:23.155)
Hmm… Mmh-hmm.

Gina (25:42.712)
et qui aiment ce que j’ai dans le portfolio. Parfois, en qui vont dire, est-ce que c’est possible parce que j’aime, est-ce que ça sera adaptable ? Ça va dépendre du travail qu’on va faire en fond, je préférerais être honnête dès le début en leur disant, mais à mon avis, À l’appel découvert, généralement, se décide à ce moment-là. C’est là où on apprend à connaître le client et à savoir ce qui est possible ou pas.

Manon Verbeke (26:03.219)
Je rebondis, tu dit j’attire les clients. C’est quoi ton système de prospection aujourd’hui ? Comment les clients arrivent ? Quelle part d’inbound, donc de faire venir les clients à soi ? Quelle part d’outbound ? Est-ce que tu fais de la prospection active ? C’est quoi ton mix de prospection ?

Gina (26:23.973)
C’est pas du tout remix, moi je suis à 100 % inbound. J’ai essayé le démarchage direct, mais honnêtement, c’était les premiers mois de mon activité. J’ai une phobie dans la vie, c’est de déranger les autres. Du coup, c’était un enfer et j’ai eu que des réponses négatives ou pas de réponses. Mais je pense que c’était logique parce que ça se sentait déjà à travers le mail que j’étais pas à l’aise avec ça.

Gina (26:50.801)
Aujourd’hui, j’ai de l’inbound, je n’ai que ça. Je vais avoir les réseaux sociaux qui vont m’apporter des clients. LinkedIn en premier. Quand j’ai commencé à poster sur LinkedIn, je me suis dit, on verra, il n’y a pas l’air d’avoir beaucoup de graphistes sur la plateforme. il a quelques années. Et bon, pense que j’ai été aussi en bon moment aussi pour pouvoir me démarquer un petit peu. Maintenant, il y a plein de graphistes qui postent et ils font tous du taf incroyable.

Gina (27:18.225)
Et après je vais avoir Instagram bien sûr, même si ça reste beaucoup moins présent que LinkedIn dans ma stratégie d’acquisition, j’y consacre aussi moins de temps. Et j’ai aussi Pinterest, super bizarre. Ça fait un an que je suis vraiment dessus, que je suis assez active. Au début, je me suis mise sur la plateforme parce que comme je suis Canva creator, donc je crée des templates pour Canva, je me suis dit ça peut être pas mal pour les gens qui veulent des templates gratuits pour leur montrer. Ça m’a attirée des clients.

Gina (27:47.378)
aussi, qui ont dit « ouais, j’ai vu ce modèle, est-ce que c’est bien toi ? qui m’ont contacté sur Insta après avoir vu mon Pinterest, est-ce qu’on peut travailler ensemble. Et après, la seconde partie, ça va être Malte. Au début, je n’y croyais vraiment pas parce que je n’avais pas de demande qualifiée. Je me suis fait accompagner, parce qu’il faut savoir se faire accompagner aussi. Et ça m’a attirée de beaux projets. J’ai travaillé pour pays de l’issage, notamment via Malte, et j’ai eu d’autres clients réguliers grâce à cette tas de formes.

Gina (28:17.317)
Et après, bien sûr, mon site. Avec référencement certes bancal, mais aussi de l’intern en quelque sorte, puisque les gens viennent à toi, c’est pas toi qui vas les chercher.

Manon Verbeke (28:26.973)
Ouais, le site c’est un peu la dernière pierre d’un chemin qui vient donner un peu la crédibilité. Donc les personnes te voient peut-être sur Pinterest, peut-être sur LinkedIn et elles recherchent plus d’informations sur toi. Elles se disent, bon, qui est cette personne ? Qu’est-ce qu’elle fait ? Quels sont ses services ? Quels sont ses tarifs, même ? Et elles arrivent sur ton site et c’est là que se joue un peu le dernier… Enfin, pas le dernier, parce qu’en fait, il y en a d’autres après, mais en tout cas, c’est un moment marquant de la crédibilité que peut t’accorder une entreprise.

Est-ce que ton site est crédible ? Est-ce qu’ils peuvent retrouver les informations tarifaires de manière autonome ? Ou est-ce qu’ils sont obligés de bouquer un call ? Est-ce que c’est propre ? Est-ce qu’il a des fautes d’orthographe ? Est-ce que tu présentes des projets ? Ouais, très bien. Donc le site qui vient clore est une stratégie où tu es quand même passé par du mal tes compagnies. Mais aujourd’hui, finalement, tu es vraiment sur de l’inbound. Les gens viennent, te trouvent et te choisissent pour ton style.

Gina (29:26.929)
Oui, tout à fait. Même sur Malte, il y en a qui me découvrent, qui ne pas forcément passer par Malte pour me contacter. Mais bon, c’est un super outil pour se référencer aussi. Et du coup, qui veulent en savoir plus et ils vont sur mon site, ils voient mes projets. Je présente aussi comment je travaille. Mes tarifs, je suis très transparente. Il a forcément des prestats qui sont sur Devi. Forcément, les packagings, notamment en fonction de la complexité, mais j’ai des packs, les prix sont affichés, donc ils savent à quoi s’attendre et ils viennent pour ça, effectivement.

Manon Verbeke (29:56.052)
Ça c’est hyper intéressant, tu fais partie de ces designers qui ont packagé leur offre. Ça veut pas dire que tout rentre dedans, mais ça permet au moins à un prospect quand il arrive d’avoir une ordre d’idée de ton tarif, est-ce que tu es sur un tarif junior, senior, province ou parisien, ou tarif agence alors que tu es solo. Ça lui permet d’avoir un ordre d’idée et aussi d’avoir un peu de capacité décisionnelle seule. Moi je trouve que c’est très adapté à l’air du temps de mettre les tarifs.

Gina (30:24.919)
Complètement. puis en fait, moi je me mets à la place des clients. Moi-même, si je cherche un prestataire, si je vois pas les prix, j’ai presque peur de demander un appel découvert parce que je ne saurais pas forcément si ça serait dans mon budget et j’ai pas envie encore une fois de déranger et de faire perdre du temps en fait. Et pour moi, donne une fourchette de prix. Des fois, c’est plus cher parce qu’il va y avoir des choses en plus dans le package, ce qui est normal. Mais au moins, ça donne une idée de départ et ça permet aussi…

Manon Verbeke (30:50.483)
Ça participe de la préqualification, on est bien d’accord.

Gina (30:53.539)
Tout à fait. puis au moins, fait, les personnes qui nous contactent et qui sont passées par le site, elles savent à quoi s’attendre et on sait qu’elles seront qualifiées parce qu’elles ont vu les budgets, elles ont vu le site, les offres. que je les ai rendues. Normalement, ça peut arriver des fois que non. C’est pas une solution miracle, mais quand même, la majorité du temps, les gens font cet effort-là. Donc ça permet de pré-qualifier.

Manon Verbeke (31:04.179)
Normalement.

Manon Verbeke (31:17.811)
Tiens, les dernières petites questions. Tu as dit que des fois tu sentais en rendez-vous de prise de brief que ce n’était pas un client pour toi. Au-delà de l’aspect que tu l’as senti, est-ce que tu as des éléments un peu qualifiables, des critères que tu n’as pas forcément dit à voix haute partout, mais des choses qui, toi, te disent que ça, c’est un no-go ? Dès lors que je vois ça, c’est un no-go.

Gina (31:41.619)
Alors il y a deux choses, va dire le projet en lui-même, si je sens qu’il n’est pas forcément bien ficelé, bien organisé, je sais qu’après ça va enchaîner sur des galères. quelqu’un qui ne sait pas, enfin ça peut arriver, c’est ok, mais quelqu’un qui n’est pas au clair avec son projet au départ, c’est difficile de bien l’accompagner. Donc moi je sais que c’est un no go, généralement c’est pas un nom définitif, je préfère dire à la personne ok, peut-être qu’on se reverra ou pas dans quelques mois.

Gina (32:10.928)
pour en rediscuter, mais il va falloir clarifier certaines choses pour que moi je puisse t’accompagner, parce que sinon je ne pas accompagner quelque chose qui est au stade brouillon, entre guillemets. Il va y avoir aussi des défauts à les secteurs. J’ai eu des demandes, notamment, j’ai récemment une demande dans l’immobilier. Moi ça ne parle pas, honnêtement, vraiment ça ne parle pas. Ça veut pas dire que je prends pas de projets qui sont en dehors du lifestyle. J’ai travaillé avec deux projets qui sont dans le digital, dans la com.

Une UX designer qui est spécialisée en accessibilité. J’ai adoré travailler parce que… colo… Enfin, tout était clair et en plus, je trouvais ça super de pouvoir découvrir son travail parce que je le connaissais pas du tout. donc ça arrive. Mais le secteur aussi, voilà, si je vois que c’est quelque chose, la finance, l’immobilier, non, ça m’intéresse pas, honnêtement. Et je veux pas faire semblant que ça m’intéresse. Donc du coup, je préfère dire non. Enfin, je suis désolée. Généralement, ça, le sais avant l’appel, puisqu’il a un questionnaire avant l’appel.

Gina (33:10.714)
la tranche budgétaire, me décrire un peu plus le projet, le secteur, etc. Donc là, si je vois déjà des questionnaires là, je préfère dire non, ce n’est même pas la peine de perdre du temps en fait pour nous deux. après, dans les nogos, ça va aussi être la personne parce que je pense qu’on reste quand dans un métier humain, il faut se fier à ces intuitions. on sent que la personne, moi, typiquement les gens qui ont du mal avec la confiance, et je peux comprendre.

Gina (33:38.201)
mais qui vont me dire alors moi je veux ça, ça, ça, ça, je cherche quelqu’un pour exécuter, pour moi c’est un ogot complet en fait. C’est que t’es pas prêt en fait à être accompagné. C’est en fait du moment où tu arrives comme ça, tu dis ok alors moi je sais déjà ce que je veux, je veux ça, ça, ça, alors ça dépend quand je dis je sais ce que je veux, parle graphiquement en parlant. Moi je suis pas graphiste exécutante en fait donc ça c’est un no go complet.

Gina (34:03.864)
Les personnes qui essayent, parce qu’il y en a quand même, qui essayent de négocier des fois les prix directement en appel, bon ça c’est non, je trouve que c’est pas correct. Le moment où les prix sont affichés, tu sais ce qu’il a derrière quoi. Donc n’essaye pas de négocier en fait, c’est le Voilà.

Manon Verbeke (34:19.184)
Mais c’est hyper bien, franchement, entendez-le auditrices, on n’est pas obligé d’accepter de négocier les tarifs. Moi, c’est pareil, je travaille quasiment qu’avec les clients qui me disent ton tarif sera le mien. Et si c’est pas dans mon budget, c’est pas dans mon budget. Mais moi, je ne pas toucher à ton tarif, quoi. C’est ton tarif.

Gina (34:24.592)
Complètement.

Gina (34:34.258)
C’est le respect, c’est le minimum syndical. Dans le graphisme, je suis désolée, mais il a trop de personnes qui pensent qu’on peut négocier parce qu’en fait c’est un métier créatif. Moi je pense que c’est ça le problème, le cœur du problème. Parce que comme ce sont des métiers passion, les gens disent que c’est sa passion, c’est pas un vrai travail. Et pour moi, du moment où on essaie de négocier ton prix, c’est qu’on n’a pas capté la valeur de ton travail, de ton accompagnement. Et quelque part, trouve ça irrespectueux de le faire.

On n’est pas obligé, si t’es à l’aise pour négocier le prix, parce que je prends un exemple au hasard, c’est un client avec qui t’as déjà travaillé beaucoup et que tu l’intègres dans ta relation commerciale. Ok, bon Brad pas non plus, faut pas travailler pour 50 euros.

Manon Verbeke (35:15.025)
Oui.

Manon Verbeke (35:18.322)
Je pense que je ferai un épisode dédié au sujet de comment est-ce que tu fais pour descendre tes prix face à quelqu’un qui dit que pas dans mon budget. Parce qu’il y a mille et une manière de le faire de manière éthique en fait. Voilà, c’est ça.

Gina (35:26.618)
Oui, on peut retirer des choses dans le pack. Il y a moyen, ça m’est déjà arrivé, d’avoir des clients qui disent « ok, je vraiment bosser avec toi ». Est-ce qu’on peut enlever ? Là, c’est pas pareil. Si le client me dit « est-ce qu’on peut enlever certaines choses que tu juges pas forcément nécessaires dans le package ? » Ok. Parce que là, on ne me demande pas de brader mon travail. Là, on me demande « je veux travailler avec toi, je n’ai pas le budget, qu’est-ce qu’on peut retirer pour que je puisse travailler avec toi ? Et la démarche est très différente.

Manon Verbeke (35:52.493)
très très différent. Trop bien. Merci Gina pour le conseil. Allez, j’ai deux questions pour finir cet épisode avec toi. La première question c’est si une créative nous écoute et qu’elle veut dans son métier, dans sa pratique se nicher comme toi à travers son style, est une niche qui n’est pas courante dans pas mal de métiers, qu’est-ce que tu lui recommanderais comme étape

Gina (36:21.65)
Alors c’est pas une étape évidente mais je dirais de prendre confiance en fait. Se faire confiance. C’est très difficile, encore une fois pour plein de raisons, ça drop de l’imposteur, etc. On pourra en lister plein. Mais si toi tu aimes ce que tu fais, il y aura forcément d’autres personnes qui vont aimer ce que tu fais. Donc, prends confiance. Et c’est ok de pas travailler avec tout le monde. Ça franchement je pense que je vais le crier sur tous les toits. On n’est pas fait dans la vie.

Manon Verbeke (36:39.762)
C’est beau.

Gina (36:51.25)
pour s’entendre avec tout le monde. Personne peut dire « moi je m’entends avec tout type de personne », c’est faux. Dans le travail c’est pareil et c’est ok. De ne pas plaire à tout le monde, d’être clivant, il oser à être clivant des fois pour vraiment attirer des projets qu’on aime faire. Donc n’hésite pas en fait, n’hésite pas et ne te dis pas je vais faire comme les autres » parce que c’est ce qui est le plus « ». Écoute-toi et tu verras, si ça ne pas, tu feras autre chose. On peut tu rebondir, c’est pas grave.

Manon Verbeke (37:19.612)
Ok, trop bien. Merci beaucoup Gina. Si je devais inviter quelqu’un d’autre dans celle qui crée une autre créative indépendante, qui est quelque chose d’intéressant, spécifique, différenciant à partager, tu penses à qui ?

Gina (37:40.722)
Là, j’ai deux noms qui me viennent en tête. Je dirais Laetitia Bouloc et Myriam Fung, du coup. Je sais pas si je prononce bien son nom de famille. Moi, je sais que c’est des graphistes que je suis depuis un moment qui, en fait, à travers leur contenu, m’ont beaucoup aidé aussi.

Gina (38:08.024)
Et je pense qu’elles ont vraiment des visions du design qui sont assez intéressantes, que ce soit en termes de style ou en termes de business. Donc je penserai à ces deux personnes du coup en particulier.

Manon Verbeke (38:18.508)
super. ben, écoute, figure-toi que Laetitia est déjà programmée, mais par contre, j’irai toquer à la porte de Myriam. Merci beaucoup pour la recos, je connais pas encore son travail et j’ai hâte de voir sa vision à elle. Merci beaucoup Gina pour cet échange, c’était très qualitatif et j’espère que ça aura inspiré des gens qui ont peur de se nicher, parce que une double niche c’est pas rien.

Manon Verbeke (38:48.338)
Je te souhaite le meilleur et à bientôt !

Gina (38:51.002)
A bientôt, merci pour ce super moment.


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Manon Verbeke

Designer, mentor & formatrice

Moi c’est Manon, designer graphique, mentor business, et créatrice du podcast Celles qui créent.

Ce podcast, c’est exactement ce dont j’aurais eu besoin au début : un endroit pour m’aider à avancer dans mon propre business, tout en m’inspirant des parcours variés d’entrepreneures créatives qui ont créé l’entreprise qui leur va comme un gant, comme moi, comme toi !

J’ai créé ce podcast pour toi si tu es illustratrice, designer, communicante, conceptrice de jeux vidéo, webdesigneuse, archi d’intérieur…
et que tu veux construire un business qui te ressemble, sans t’épuiser.